Des projets permettant d’innover : l’exemple du CSC de Wimereux

Le centre socioculturel Audrey Bartier se situe à Wimereux, ville côtière du Pas-de-Calais. Celui-ci est fortement impliqué dans la mise en place de projets européens. Nous sommes allés à la rencontre d’Isabelle LENGAGNE, directrice du centre impulsant cette dynamique, et d’Harrison MACKIN, coordinateur du projet Interreg ASPIRE et en charge du projet Erasmus + PLASTIC.

Isabelle Lengagne et Harrison Mackin

Projets Interreg

Le centre socioculturel s’est positionné en tant que Project Partner sur 2 projets Interreg :

  • Age’In : Age INdependently (Interreg 2 Seas Mers Zeeën), qui a pour objectif de développer des actions visant à permettre à la population vieillissante de vivre mieux et plus longtemps chez elle, grâce à des adaptations du logement et de l’espace public tout en luttant contre l’isolement social. Fin octobre 2022.
  • Aspire : Adding to Social capital and individual Potential In disadvantaged REgions (Interreg Channel – Manche) qui donne aux personnes obèses / en surpoids et / ou au chômage les outils dont ils ont besoin pour adopter un mode de vie plus sain et améliorer leur employabilité. Le projet encourage une philosophie “cultivez vos produits, mangez vos produits, vendez vos produits” inspirant un nouveau modèle, cocréé en utilisant l’expertise de partenaires dans les deux domaines. Fin février 2023.

Concernant la participation du centre à ces projets, Isabelle explique : « Pour Age’In, je me suis rendue à une réunion au cours de laquelle j’ai été repérée par Boulogne Développement. Les diagnostics présentés permettaient de mettre en avant le grand nombre de seniors fréquentant notre centre, c’était intéressant pour eux de nous associer au projet en ce sens. Pour ASPIRE, c’est notre site internet qui nous a aidés à être repérés. Nous avions mis en avant « la gym pour femmes rondes », proposée au centre, ce qui était assez novateur. C’est par ce biais que nos partenaires anglais nous ont trouvés. Finalement nous étions au bon endroit au bon moment ! ».

Selon Harrison et Isabelle, l’accès à des fonds européens permet « la mise en place de projets qualitatifs, qui durent dans le temps et qui donnent accès à des activités innovantes, proposées aux habitants gratuitement ou à moindre coût. » Un panel de découvertes inimaginables auparavant !

L’art-thérapie en est un exemple. Mise en place dans le cadre du projet ASPIRE, et animée par Mickaël Wazé, art-thérapeute et fondateur de l’Atelier ANANDA[1], cette activité se décompose de 15 séances auprès d’un même groupe, de 8 personnes maximum. Elle leur permet de s’exprimer par le biais de pratiques artistiques diverses, sans cesse renouvelées, en recherchant le bien-être, l’expression et l’épanouissement personnel plutôt que la performance.

ASPIRE a aussi permis de se procurer du matériel à la pointe de la technologie comme un kiosque santé,[2] disponible à l’entrée du centre et permettant de faire une analyse ludique de son bien-être actuel, et des casques de réalité virtuelle équipées de plusieurs applications autour de l’employabilité et du bien-être.

Enfin, grâce à ce projet, le CSC Audrey Bartier organise depuis 3 ans un forum “bien-être et santé”, ouvert à tous gratuitement, permettant de découvrir diverses activités et pratiques axées sur ces thématiques : cuisine diététique, dégustation de fruits à l’aveugle, relaxation sonore, initiation à la marche nordique, création de cosmétiques bio etc. Pour sa troisième édition, la Compagnie La Belle Histoire est venue présenter un spectacle – “Bien dans sa tête, bien dans son corps” – créé spécialement pour l’occasion.

Isabelle explique que les projets européens sont normalement une opportunité pour des habitants, issus de plusieurs pays, participant au même projet, de se rencontrer. Malheureusement, la période COVID est venue entacher les perspectives de voyages. Aussi, seule une visite dans le cadre d’Age’In a permis aux wimereusiens de partir à la rencontre d’autres participants en Europe. « L’implication et l’investissement financier de l’Europe ne sont pas assez visibles – déplore Isabelle – les habitants ne se rendent pas compte de l’impact qu’a l’obtention de ce type de projet sur les activités mises en place par le centre. Nous essayons de les y sensibiliser, c’est important de comprendre que ces financements permettent au centre de se renouveler et de se développer ».

FEDER

Depuis 2019, le centre socioculturel Audrey Bartier est impliqué dans le projet « Centres Sociaux Connectés du Boulonnais », cofinancé par le FEDER. Les centres concernés ont travaillé en collaboration pendant plus de deux ans avec pour objectifs de :

  • Rendre les habitants acteurs d’une transition numérique inclusive
  • Faire coopérer les 6 centres du Boulonnais sur une action collective inédite
  • Accompagner les habitants sur les nouveaux enjeux numériques dans des projets sociaux
  • Faciliter la montée en compétence de tous et affirmer la place des centres sociaux en tant que structure relais des habitants
  • Rassembler l’ensemble des acteurs du boulonnais autour de l’inclusion numérique[3]

Inspiré par le projet mené dans le bassin Lillois, les centres sociaux du Boulonnais ont accompagné les habitants dans l’appréhension du numérique, tout en développant des prototypes, nouveaux outils numériques accessibles à tous. L’accès au financement européen a permis de rémunérer les 10 salariés impliqués, dont 2 sur le CSC de Wimereux, et de doter les centres de matériel adapté.

Le bilan de ce projet d’envergure est disponible ici : https://uploads.strikinglycdn.com/files/d04eabf9-f038-48d3-8cfb-9c27ee83f810/1641823918008bilan%20centres%20sociaux%20connecte%CC%81s%20du%20boulonnais%20web.pdf

Perspectives avec Erasmus +

En 2022, le centre socioculturel Audrey Bartier a innové et répondu à l’appel à projet ERASMUS +, en se positionnant comme leader sur un projet de partenariat simplifié.

Les partenariats simplifiés s’adressent aux organismes souhaitant découvrir la coopération européenne, dans une perspective de soutien à l’inclusion, la citoyenneté et afin de rendre l’Europe tangible localement. Ils doivent permettre de renforcer la capacité des candidats à travailler de manière transnationale, d’améliorer la qualité du travail et des pratiques, de rendre possibles transformation et changement (au niveau individuel, organisationnel ou sectoriel).

Il s’agit de répondre aux besoins et priorités communs dans les domaines de l’éducation et de la formation.

Un partenariat simplifié associe au moins 2 organismes issus de 2 pays participants au programme Erasmus+. Le financement d’un projet correspond à un montant fixe basé sur un forfait. Ce forfait peut être de 30 000€ ou de 60 000€. Il appartient au candidat de choisir le forfait, lors du dépôt de la candidature, en fonction des objectifs et des activités nécessaires pour les atteindre.[4]

Pour se lancer dans cette nouvelle aventure, le CSC a commencé par rechercher un partenaire via la plateforme en ligne EPALE (https://epale.ec.europa.eu/fr).

Un premier échange de mails avec Sandra Eder et Sabine Ashauer de la structure Bildungszentrum[5], localisée en Autriche, a abouti sur une visioconférence, permettant aux 2 structures de se présenter, d’évaluer leurs attentes et envies sur ce type de projet, et de s’assurer qu’elles partagent des valeurs communes.

Harrison, concepteur du projet PLASTIC, Promoting Lasting Alternatives, through Sustainability Training In Communities, explique : « le travail en partenariat est très intéressant car c’est une petite coopération. Il faut nous entendre et prendre en compte nos environnements qui sont complètement différents. Nous sommes localisés dans deux régions qui n’ont rien en commun, avec des publics de cultures différentes. Prendre le temps de se comprendre, d’échanger est la clé pour décliner un projet cohérent avec des intentions communes. »

Suite à cette étape de construction partenariat, Harrison a rédigé intégralement le contenu du projet sur la plateforme dédiée à cet effet. Contrairement à un Interreg, celui-ci ne se décline pas en « work package ». Il a dû détailler chaque activité – à quoi sert-elle ? Comment compte-t-on la mettre en place ? Sur quel budget ? – et s’assurer qu’elle soit transposable sur les deux centres. Un vrai travail de leader !

Entre le dépôt de dossier et la réponse, positive, de l’agence Erasmus +, il a fallu compter environ 5 mois. En tant que chef de file, le CSC touche 80% de la somme totale et la dispatche au partenaire, en s’assurant de la traçabilité des actions afin de pouvoir toucher les 20% restants en fin de projet.

Les aspects horizontaux définis par le guide ERASMUS + 2021 [6]à prendre en considération sont :

  • Le développement durable
  • L’inclusion et la diversité
  • La dimension numérique

Afin de répondre à ces exigences tout en déclinant un projet novateur pour le centre, le projet PLASTIC a été élaboré autour du développement durable. Harrison explique « c’est une thématique que nous n’avons pas l’habitude de traiter au centre, c’est important pour nous que les projets européens nous permettent d’expérimenter. Les actions que l’on met en place dans le cadre du développement durable sont forcément très locales, mais elles nous montrent que c’est l’affaire de tous, partout dans le monde. Avec ce projet, nous allons pouvoir créer des échanges qui vont plus loin que notre centre. Nous allons sortir de notre zone de confort, amener les habitants à découvrir d’autres pratiques. Par le développement durable, c’est aussi l’interculturalité que nous allons travailler »

Les ateliers relatifs au projet ont démarré début 2023. Isabelle et Harrison espèrent réussir à motiver les habitants sur ce projet. Ils regrettent qu’une partie de la population consomme les activités proposées par le centre, sans jamais réellement s’engager. Ce projet est une nouvelle tentative de mobilisation autour d’une problématique actuelle, qui touche toute la population.

 

 

A travers ces différents projets, l’Europe tient une place prépondérante dans le fonctionnement et le développement des activités du centre socioculturel Audrey Bartier. Les différents financements dont il bénéficie lui permettent de proposer des actions au plus proche des citoyens européens, répondant aux exigences locales et européennes. De réelles opportunités que le centre a su exploiter dans l’intérêt collectif. Nul doute que le CSC continuera de s’y investir ces prochaines années !

 

Pour en savoir plus sur :

 

[1] https://atelierananda.fr/

[2] https://www.youtube.com/watch?v=SmZuaGmUyTw

[3] Source : https://www.csconnectesduboulonnais.eu/

[4] Source : https://monprojet.erasmusplus.fr/fiche-action/appel=2021&codeAction=KA210-ADU

[5] https://bz.nuernberg.de/

[6] Disponible ici : https://monprojet.erasmusplus.fr/docs/documents/2021-erasmusplus-programme-guide_v2_fr_7.pdf

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